• Demi-tour sud !

    19 décembre 2012

    Oman

     

    IL fait chaud, trop chaud. Le thermomètre du cc indique 30° dedans et 30° dehors.  Autour de nous, à perte de vue, il n’y a…..rien.

    A une centaine de km sur notre gauche commence l’Arabie Saoudite. Nous sommes au bord du « empty quarter » comme c’est dit sur les cartes. Ce « quart vide » représente un désert assez inhospitalier puisqu’on n’y trouve, paraît-il, ni plantes, ni animaux.

    Et c’est vrai que depuis des heures que je conduis dans cette fournaise monotone et hypnotisante, je ne vois ni chèvres ni chameaux, comme habituellement. Que des puits de pétrole qui picorent inlassablement le sol ou des tornades de sable qui avancent à toute vitesse. Quand, parfois, je ne peux en éviter une qui nous arrive dessus de plein fouet, la secousse est violente et je peux alors imaginer la force des tornades américaines qui dévastent tout.

    Je pense aussi aux caravanes de chameaux d’il y a des siècles, qui traversaient ce désert pour aller à la Mecque, par exemple, ou pour le commerce, sous un soleil implacable dans cette immensité sans fin et sans rien.

     

    Cela fait quelques jours maintenant que mes parents sont repartis et nous n’avons eu ni connexion ni civilisation depuis. D’où notre silence.

    Nous sommes remontés vers le nord car les montagnes du Dhofar ne nous ont pas voulus. Le point le plus sud de notre aventure a été atteint et notre demi-tour s’est fait en pleine montagne dans de drôles de conditions. En réalité, avant d’atteindre la chaîne du Dhofar, qui fait le lien entre Oman et le Yemen, il y a un plateau à passer. Ce plateau, telle une table géante, on y monte avec une route assez raide qui, cependant, est une broutille face à celle qui en descend, bien plus raide encore et qui m’a fait regretter de ne pas avoir prévu 2 parachutes de freinage à l’arrière du cc, comme sur la navette spatiale. Heureusement, j’avais déjà prévu une autre route pour remonter vers les Emirats donc je savais que nous n’aurions pas à repasser par là, et, de toute évidence, le cc ne pourrait pas monter une telle côte !

    Nous avons longé un paysage extraordinaire, jamais encore vu auparavant, entre une mer bleue infinie d’un côté et des wadis (vallons boisés et tortueux creusés par le ruissellement) qui mènent à la falaise du plateau, blanche et rose.

    Je remarquais qu’il y a encore moins de circulation ici qu’ailleurs, ce qui n’est pas peu dire tant ce pays est vide. Un camion a fait son apparition sur un chemin et j’ai foncé lui demander ma route car je m’inquiètais de voir à nouveau une route bien raide devant moi remonter le plateau alors qu’à en juger la carte, nous aurions dû le longer.

    « Tout droit, pas de problème » m’a dit le gentil bengali, aux yeux maquillés de khôl.

    Il voulait nous inviter chez lui à manger mais j’avais envie d’avancer, surtout quand je voyais la route qui nous attendais.

     

    Il faut dire que depuis qu’on a quitté mes parents, on n’a pas trouvé de vraie nourriture. La route a beau longer la mer par endroit et traverser des villages, les magasins sont quasi inexistants  et nous mangeons sommairement, le plus souvent des paquets de chips et des biscuits quand une échoppe existe, c’est tout ce que j’ai réussi à trouver.

    La route est longue. Les coins magnifiques sont séparés par de très longues distances désertiques et caniculaires, balayées par un vent de travers qui me force à ne pas relâcher ma vigilance car quand je faiblit, le cc fait inexorablement une embardée. C’est fatigant.

    J’avais hâte d’arriver à Salalat, la ville la plus sud, pour y faire le plein d’eau et de nourriture fraîche, y trouver aussi une carte sim pour pouvoir téléphoner et une connexion internet pour garder le lien, si précieux, avec les amis.

     

    Mais il en a été autrement, suite au prochain numéro car ce soir, enfin, nous sommes de retour à Ras Al Hadd, ce point le plus à l’est de la botte arabique, sur notre plage déserte, les rouleaux de la mer agitée sont phosphorescents et éclairent de vert la nuit noire. C’est magique !  En face, c’est le Pakistan et l’Inde…

    Il y a un hôtel cependant, rudimentaire, au bout de la plage et c’est de là que je vous écrit.

     

    Maintenant, on va s’installer sur la plage et on va dormir, dormir, dormir. Ciel étoilé sans fin et bruit du vent pour seul accompagnement.

     

    A bientôt pour les photos de cette dernière aventure en date.

     

    Mai salama !

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  • Commentaires

    1
    jeffbuet
    Vendredi 21 Décembre 2012 à 10:28

    Oh ben dis donc Salalah c'est pas à coté.Oui tu es dans le plus aride des deserts de la terre ici,souvent,il n'y a rien.(bon,enfin,tu avais remarqué depuis longtemps ahah!Pas un mob ,pas un troquet ,pas une gonzesse ,la zone,comme dirait Coluche,! J'ai connu le coin...pfff c'est sec...,j'y travaillai ,onze heures par jour ,six jours par semaine à monter des grues pour le centre administratif de Rhyad,c'était en 82!!!!J'espere que tu va trouver à manger.T'es vraiment incroyable!!!!..

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    2
    jeffbuet
    Vendredi 21 Décembre 2012 à 10:41

    ....mince,chuis bete j'avais mal lu,tu es remontée est et nord! sur ta plage à Ras al jinz ou par là....est-ce que tu va aller vers l'inde ? Je te suis sur Gogol Earth put... que c'est toujours aussi sec!! hell! Mais la nuit !!!! ces ciels de foooolie!!! ces étoiles!!!! ....Ayé je vois Ras al had,ah oui il ya une sorte d'etang de mer,mais vous devez etre de l'autre coté!!!! j'attend des news!!!! 

    3
    jumatolie Profil de jumatolie
    Vendredi 21 Décembre 2012 à 14:18

    Oui on est du côté droit de l'étang de mer, garés entre les 2 premiers abris de pêcheurs sur la plage...

    4
    JC
    Vendredi 21 Décembre 2012 à 14:25

    Sapristi ! Obligé de sortir les bouquins de géographie . Tu n'es pas perdue , juste bien cachée ( championne du monde de cache-cache toutes catégories ) . Les autoritées locales ont à l'oeil une occidentale et ses deux banbins qui parcourent le pays de long en large à la recherche dont on ne sait quoi ... L'enquête en cours le déterminera peut-être , mystère , mystère .


    Même si c'est fatigant , rouler dans ces paysages doit te pousser à une attitude méditative ( les citations plus haut en témoignent ) , nous feras-tu partager tes pensées ou les garderas-tu pour ton jardin secret ? chuchotées à l'oreille peut-être . Mine de rien , tu as dû faire environ  plus de 1500 kms , les Loulous en overdose complète de CC (" Maman , quand est-ce qu'on arrive ? ") , j'attends les photos du zigzag de madame et celles de la mosquée . De mon coté , j'attends la fin du monde tranquillement installé , y'a intérêt que ce soit spectaculaire !  Bien à Chris d' arabie , ses petits et à leur vaisseau du désert .

    5
    jumatolie Profil de jumatolie
    Vendredi 21 Décembre 2012 à 14:29

    mais j'ai déjà mis les photos de la mosquée, non ?

    mince je vais aller vérifier. Et oui, ça rend complètement philosophe de rouler dans le néant pendant longtemps. tellement que je n'avais plus du tout envie de revoir la civilisation. Donc je prend mon temps avant de retrouner sur Muscat et Dubai...pas envie..;

    j'ai perdu une chaussure, faut que je file voir sur la plage avant la nuit...

    6
    JC
    Vendredi 21 Décembre 2012 à 14:34

    Encore une sandale de cristal perdue , attends un peu si jamais un beau prince plein aux as passe par là ..

    7
    jumatolie Profil de jumatolie
    Samedi 22 Décembre 2012 à 07:27

    Qui te dis qu'il n'est pas déjà passé ? :-)

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