Sawadika !

8 mars 2013

Le chauffeur roule à tombeau ouvert depuis notre départ ce matin à 9h30 devant notre guesthouse de Koh lanta. Les Thaïlandais roulent comme des fous, tout le temps à fond, quoiqu’il y ait sur la route. On est souvent à 3 de front. Il est préférable de ne pas regarder alors on tape la causette et on rigole bien avec les passagers du minibus, un américain et un groupe de néo-zélandais très sympas, très drôles et très grands, serrés comme des sardines. L’ambiance est super et tant mieux car nous avons 4 h de route.

 

A Surat thanit, 1 heure de cuisson dans la fournaise d’un bus qui nous amène à la gare en s’arrêtant toutes les 3 mn. On dégouline, on cuit, on colle de partout. Je pense avec délice à la couchette qui va nous permettre de dormir toute la nuit jusqu’à Bangkok et d’ailleurs, j’ai prévu, cette fois, de nous payer 3 couchettes, pour ne pas avoir Thomas avec moi. Le luxe !

Le bus pour la gare

Cependant, au guichet c’est la douche froide : il n’y a plus de couchettes, ni ce soir, ni demain, dans aucun des 3 trains pour Bangkok. Comme on ne peut pas réserver par internet ni téléphoner, c’est le quitte ou double mais vraiment je pensais que ça passerait...je sais que ça va être dur mais on n’a pas vraiment le choix. Je réserve 3 sièges. On n’est même pas ensembles !! C'est nul.

On va attendre le départ du train dans le wagon au soleil dans lequel il doit faire 40°. Les enfants sont stoïques et le resteront jusqu’à l’arrivée. Bravo, ils m’ont encore une fois impressionnés.

Quand le train part, il est 17H…et il fait chaud, chaud, chaud...

Le paysage est magnifique dans cet éclairage de fin de journée et des vendeurs de nourriture passent régulièrement en gueulant en thaï. Comme on somnole, ça nous réveille à chaque fois et ce sera de pire en pire dans la nuit. (A la fin, ça nous aurait fait grand plaisir de les passer par la fenêtre !)

 

Et là : hop ! surprise ! Une vidéo ! (sisi):

http://youtu.be/qEp0LfgfGgY

Une autre vidéo

 http://youtu.be/LVleLzxEGrs

Vers 20 heures, quand le soleil est couché et qu'il fait noir dehors, le rythme des vendeurs s'est accéléré, le bruit augmente encore et tout le monde mange. Quand on croise un train, c'est comme une explosion, toutes les vitres sont ouvertes et on est moites de transpiration et sales comme des gorets. Une Thaî qui nous avait arrangé change d'avis et veut reprendre sa place, ce qui nous sépare encore plus. Plus que 9h30 à tenir...on s'accroche ! L'arrivée est prévue à 5h30 du matin à Bangkok.

Ensuite, ce sera le siège sur lequel est assise Julie qui casse, il faut le maintenir horizontale en poussant sur ses jambes sinon on tombe en avant, ce qui est, bien sur, super relaxant. On échange nos places pour qu'elle puisse se reposer. Chacun leur tour, les enfants viennent dormir dans mes bras pour arriver à être calés, pour moi c'est...dur.

(Les fans qui se respectent auront reconnus la maman de Yoda qui a voyagé avec nous, (en jaune pâle.)

Et une autre vidéo de l'ambiance en pleine nuit dans le train : on souffre de ne pas savoir comment se mettre pour dormir, on n'est même plus assis ensembles et Julie essaye par terre pour allonger ses jambes.

Ambiance de la nuit en vidéo :

http://youtu.be/wXARqfwIeRI

Ensuite, vers 4 h du matin, c'est Thomas qui grelotte de froid avec le vent des vitres ouvertes, je le réchauffe comme je peux avec nos serviettes de toilette en guise de couvertures. ca fait 18 h qu'on a quitté l'hôtel. Puis Julie profite enfin d'un passager qui descend pour s'allonger sur une banquette. Elle s'endort aussitôt à poings fermés et 5 mn après arrive un moine orange dont c'est la place..;il regarde Julie avec un air offusqué et appelle autour de lui avec des gestes pour qu'on lui enlève cette "fille" qui dort sur SON siège. (Il n'a pas le droit de toucher une femme). Je n'ai rien pu faire car j'avais Thomas dans les bras qui dormait profondément et je luttais pour ne pas le lacher. Mais j'ai observé avec effarement cet homme sensé être le représentant de la parole de Bouddha, de l'amour de l'autre, de la compassion et de l'indulgence, ne pas ciller devant ma pauvre Julie qui s'est levée au radar, les yeux rougis par la fatigue, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Du coup, Thomas s'est réveillé et il a gentimment laissé la place de mes bras à sa soeur.

Je reviendrais sur le Bouddhisme pour poser mes questions sur cette religion qu'on porte aux nues en Occident, LA religion synonyme de tolérance et d'acceptation, qu'on oppose souvent à l'Islam et qui, elle aussi pourtant, décide donc que la femme est impure et que les moines ne doivent pas la toucher (et vice versa). Quel genre d'amour du prochain est-ce, ça, exactement ? un amour avec conditions ? Joli ! Interessant ! Finalement, n'y aurait-il pas que les chrétiens qui n'imposent pas de conditions d'existence à la femme et l'acceptent comme elle est ?

Bref. J'y reviendrais.

Donc, après 12 h de train, sans avoir réclamé ni à boire, ni à manger, ni d'aller aux toilettes (fatigués qu'ils étaient avant tout), les enfants étaient comme des zombis à l'arrivée à Bangkok vers 5h45...

Passage aux toilettes de la gare, achat d'ananas frais pour les requinquer et on refait 35 mn de bus, farci de moustiques, pour changer de gare. Il est 7h30, ça fait presque 22h qu'on voyage et on s'écroule enfin sur les bancs de l'autre gare, celle qui dessert le nord du pays.

On a 2h d'attente pour le prochain bus qui, après 8h de trajet, arrivera à 18 h ce soir à notre prochaine guesthouse. On n'a pas fini mais le plus dur est fait...

Dans le bus, il fait chaud mais c'est très tenable et surtout, surtout ! on a la moitié du bus qui est vide !! ca veut dire qu'on peut s'allonger et récupérer enfin ! Aussitôt vu, aussitôt fait...

On croise beaucoup de petits villages typiques

Et après 8h de route donc, on arrive enfin à Sukhothai, ville du centre de la Thaïlande où on fait escale parcequ'il y a, paraît-il, des ruines de temples khmers très belles. A la gare presque vide et calme, un taxi nous prend en charge tout de suite avec un grand sourire, il me demande 4 fois la somme normale mais je n'ai pas l'énergie pour marchander et il est vraiment charmant ce vieux monsieur. Et puis ça ne faisait que 2 euros 50...

Les enfants sont vannés mais heureux et soulagés d'être arrivés et bientôt à l'hôtel. On ne rêve que d'une chose depuis la veille : nous laver !

Un lit ! Haaaaaaaaaaaaaa........

Après une bonne douche, j'ai lavé les habits qui étaient noirs de crasse malgré un passage en machine 2 jours avant. Dingue !

A bientôt !