-
Par jumatolie le 7 Juin 2013 à 11:41
Marhaba !
Après Shiraz, direction Ispahan...
Sortie de Shiraz :
11 mai Ispahan
Avec la luminosité printanière aussi limpide qu’après un coup de mistral, la ville et ses environs sont superbes. On voit poindre partout les montagnes alentours toutes proches et, par-dessus la ville très verte en cette saison, ça offre un cadre splendide.
Les rues d’Ispahan sont, en effet, très boisées.
Le square Imam est de toute beauté. Les bleus uniques des coupoles et des mosaïques ressortent merveilleusement sous le soleil. On y arrive un vendredi, jour du pique-nique familial des iraniens qui investissent le square. On y déguste aussi la fameuse glace d’Ispahan (qu’on trouve aussi presque pareille à Shiraz) : une glace à base de parfum de rose sur un lit de vermicelles glacés sur lesquels on verse un sirop de citron. Un délice !
Le square Imam à Esfahan :
Square Imam by night :
On retrouve nos amis tellement charmants du magasin de tapis. On parle à bâtons rompus (pendant que Thomas joue dans un coin) puis après nous avoir offert une demi-douzaine de thé, ils nous invitent à partager leur repas le lendemain. C’est amusant et touchant de voir combien sont nombreux les vendeurs qui nous reconnaissent après notre passage des mois auparavant. Il faut dire que les voyageurs en camping-car ne sont pas légions.
Des endroits typiques du vieil Ispahan...
Adieux à nos amis si drôles et si adorables !
On est garés dans notre rue habituelle mais on n’a pas la visite des amis que nous y avions rencontrés à l’aller. Juste un petit bonjour de l’un d’eux. On ne comprend pas, d’autant que j’avais prévu plein de cadeaux de remerciement pour chacun. Je mets ça sur le compte des malentendus culturels, c'est-à-dire des réactions que l’on ne peut pas comprendre n’étant pas de la même culture.
Notre rue à Ispahan :
10ème mois
Santé : TVB !
Véhicule : Impeccable. Je croise les doigts pour les derniers milliers de km…Mais toujours pas de frigo.
Moral : Ok, avec un savant mélange de joie à revoir la famille et les amis et de tristesse d’arrêter l’aventure.
Budget : On roule beaucoup, on visite moins…du coup, ça va. C’est le gas-oil en Italie qui va nous ruiner à nouveau mais c’est pour plus tard…
Soucis : Aucuns (sauf le frigo mais on commence à en avoir l’habitude).
Bonheurs : Le bleu immaculé du ciel turque et la beauté des paysages…La gentillesse des turcs, encore et toujours…
Regret : Ne pas être rentiers (et continuer ce voyage)
Lessive : Retour à la bonne vieille façon manuelle : le matin, avant de partir, je remplis mon bidon étanche avec le linge, la lessive et l’eau. On roule pendant des heures sur les routes chaotiques et, à l’arrivée, je rince et j’étends.
Eau : Super de retrouver ces fontaines turques tous les 5 m le long des routes où l’eau coule à flot pour le voyageur…
Gaz : Ma bouteille de gaz emiratie n’est pas encore vide et ma bouteille française remplie en Iran attend sagement. TVB.
Trajet parcouru : Environ 25 500 km de conduite jusque-là...
A bientôt !
6 commentaires -
Par jumatolie le 5 Juin 2013 à 13:01
Marhaba !
7 mai 2013
Après 13 h de conduite dont une heure d’arrêt, nous voilà en soirée à Chiraz. Vannés.
Je retrouve la rue où je m’étais garée à l’aller et on retrouve aussi les iraniens qui ne parlent pas un mot d’anglais et l’accueil du sud qui est plus moyen qu’ailleurs dans le pays (refus de nous servir dans des magasins et engueulades sur la route).
La nuit précédente a été calme bien que très chaude mais nous avons été dévorés par les moustiques, ce qui nous a réveillés plusieurs fois. Et ce soir, il y a des travaux dans la rue. Je n’y crois pas ! Il est 23h passées et ils travaillent au marteau piqueur ! Je hais les villes !
Le temps est maussade mais nous avons rendez-vous avec Shayan, un jeune iranien rebelle et drôle rencontré à l’aller. Il nous emmène dans un magnifique jardin que nous n’avions pas encore visité (Shiraz est la ville des jardins). Selon la coutume d’accueil iranienne, Shayan refuse que l’on paye l’entrée et nous offre des glaces et chocolats chauds dans un petit patio où les jeunes se rencontrent sans risque de se faire arrêter par la police.
Le soir venu, Amir, un ouvrier de la rue, toque à la porte et, dans un français hésitant, me demande si je veux bien l’accompagner à son cours de français où la classe et la prof seraient ravis de me rencontrer. Je regarde, étonnée, cet homme couvert de plâtre qui se confond en excuses dans ma langue maternelle. En fait, son cours est dans une demi-heure, le temps de se changer et il y file. Il apprend le français 2 fois par semaine, en dehors de ses nombreuses heures de travail, par pur plaisir. Et il aimerait que je lui fasse l’honneur de l’accompagner ce soir à son cours.
L’accueil qui m’est fait au cours de français est très émouvant. Ces gens, si loin d’une éventuelle possibilité de visite de la France à cause des mauvaises relations internationales imposées à ce pays, qui apprennent notre langue avec amour, nous donnent une belle leçon d’ouverture d’esprit. On va parler à bâtons rompus, beaucoup rire aussi et dépasser d’une heure le temps du cours.
Quand Amir et son amie, qui fait aussi partie du cours, me ramènent, ils m’expliquent qu’il est pour eux hors de question de me laisser sans m’inviter à manger. Ce serait un problème avec leur conscience. Mais je décline car il est tard et les enfants m’attendent dans le cc. Ils partent alors quand même nous acheter un dîner. Et finalement restent le manger avec nous…Un autre très bon souvenir.
9 mai 2013
Départ de Chiraz dont j’arrive à m’extraire cette fois en 50 mn. Et c’est à nouveau la magie des grandes étendues rocheuses, des champs verts avec des coquelicots partout qui forment de grandes tâches rouges, et des wadis (vallons) plein d’eau. Très différent de notre passage en octobre où tout était beaucoup plus aride.
Route à cahots, fatiguante de fatiguante ! On saute pendant des km et des km !
Et toujours mes amis les routiers, avec leurs nobles camions. Et toujours les épaisses fumées noires qui puent et collent au camping-car, ainsi que les voitures curieuses qui roulent comme des fous et me font des queues de poissons dangereuses pour mieux nous voir de près et me font inévitablement piler en catastrophe ! (ras le bol parfois, impossible de relâcher la vigilance dans la conduite…)
Huda Hafiz !
3 commentaires -
Par jumatolie le 4 Juin 2013 à 14:43
7 mai 2013
Et on retrouve la route…
avec les vieux réflexes...(et il ne fait pas semblant ! Il est un super copilote qui m'aide efficacement !)
Ambiance de route : http://youtu.be/-bmtq5aFfPo
...avec les volutes de fumées épaisses et noires que dégagent les camions à chaque passage de vitesse, les klaxons puissants des routiers qui nous saluent, les éternels petits pick-ups bleu clair qui transportent de tout (vaches, matelas, pastèques, sacs de ciment, foin, tubes de plastique, cartons…)
les cabanons de vendeurs le long des routes,
...les immensités désertiques rocailleuses qui, en ce printemps, sont recouvertes d’herbes ou de petits bosquets verts…C’est magnifique ! Nous n’avions pas ça à l’aller et c’est encore plus beau ! Toutes ces roches tourmentées et orangées accompagnées maintenant de champs verts ou jaunes, c’est un régal visuel…
On traverse des paysages qui nous rappellent étrangement Oman…Il faut dire que c’est une même partie de continent à la base…
...avec aussi les éternels passages à la pompe à gas-oil, réservée aux camions, où notre arrivée provoque inévitablement la curiosité générale et des fois les rires (mais c'est une femme ????) mais toujours la gentillesse et l'entraide
"allo Amir ? tu devineras jamais qui est en train de faire du gas-oil devant moi !"
Les élections présidentielles prochaines ne se font sentir qu’à travers des draps colorés et tagués d’écriture en farsi (langue perse) disposés ça et là aux intersections. C’est tout.
Vidéo sur la route (les camions doublaient tous en même temps comme d'hab !):
Avant d'arriver à Chiraz, ville encore au sud, nous passons un grand lac salé aux couleurs magnifiques en cette fin de journée. Ils récoltent le sel en énorme tas beaucoup moins jolis que ceux de nos paludiers bretons et vendéens, cependant.
Une iranienne en bord de route...
Huda Hafiz !
3 commentaires -
Par jumatolie le 3 Juin 2013 à 13:41
Marhaba !
(Je reprend mes articles puisque nous sommes à un endroit qui le permet. Dés demain, j'en mettrais plusieurs par jour pour rattrapper le temps ...)
5 mai 2013
Passage de la douane côté Emirats. Patience, attente, patience, attente…vigilance aussi dans cette zone portuaire où indiens et pakistanais sont partout et nous observent en détail. Un indien nous suit un peu trop et essaye de rentrer dans le cc. Je lui fais comprendre qu’il ferait mieux de nous laisser tranquille (sinon je le krav !). Bref, ces passages de douanes où je suis souvent la seule femme me mettent en stress à cause de toute cette vigilance que je dois montrer : la surveillance des enfants que je ne veux en aucun cas mettre en danger, même si il est vrai que c’est plutôt sûr, les arnaques à éviter, les nombreux papiers à signer, les procédures à comprendre, l’argent à préparer, la diplomatie à adapter à la situation : savoir quand il faut sourire et dire merci et savoir quand il faut froncer du sourcil et ne pas avoir l’air sympa (très important)…
Dans la salle d'attente avant le bureau de l'émigration...
Après 2h de file d'attente, dans le bus pour ramener tout le monde sur le quai...(il fait chaud !! ça sent le bouc dans ce bus !)
En vidéo :
Quand on peut enfin monter dans le bateau, j’ai encore un souci à régler avec le capitaine en colère contre moi pour un malentendu qui se solde par sourires et excuses de part et d’autres, ouf ! Heureusement qu’il est iranien (puisqu’ils sont tellement adorables) !
22h départ : nous n’étions pas installés dans la salle commune depuis plus de 15 mn qu’un homme jeune, iranien bien sûr, vint vers nous et, parcequ’il avait compris que nous étions français, nous offrit des sachets de noisettes et amandes avec des jus de fruits qu’il venait d’acheter pour nous. La magie iranienne commençait…Sacré peuple !
La nuit dans le ferry se passe mieux qu’à l’aller où nous avions eu si chaud ! Un peu tordus et courbaturés cependant pour Thomas et moi qui avons partagés la même banquette.
On arrive à 10h du matin, (plus rapidement qu’à l’aller) !
Un chargement de pastèques sur un dhow (boutre) ! Les pakistanais à bord se jetaient les pastèques les uns aux autres en faisant la chaîne. Voyez la quantité qu'il y a, voyez les conditions de travail différentes de l'Europe...Et ce n'est pas des petites pastèques : Un routier nous en a offert une sur la route, on a pu vérifier le poids considérable que ça pèse !
A Bandar Abbas, il fait une chaleur indécente et, liquéfiés, les vêtements déjà collés au corps des pieds à la tête (sisi, à la tête aussi puisque j’ai à nouveau depuis ce matin mon « hijab », le voile sur la tête), je commence ma journée difficile et usante où tout se passe en farsi (iranien) et où je ne comprend rien à ce qu’on m’explique puisque personne ne parle anglais, ni à ce que je dois faire, ni à là où je dois me rendre (la zone portuaire est grande et vaste), ni à ce qui est noté sur les papiers que je signe, ni si je laisse les enfants pour 5 mn ou pour 2 heures. Pénible et stressant.
Plusieurs heures après...Je suis trempée et fatiguée. Comment peux-ton rester propre dans un pays où on doit être couvert des pieds à la tête sous 40 ° ? Je rage devant mon impuissance face à tout ce délire débile.
Quand enfin on peut quitter la zone portuaire en fin d’après midi, non sans l’aide de divers employés qui m’emmènent de-ci de-là avec leur voiture pour accélérer les choses, nous sommes les derniers. Il n’y a quasiment plus personne et les derniers employés à s’occuper de nous (mal) devraient déjà être rentrés chez eux (c’est ce que je comprend à leur façon de me montrer leur montre). Vive la bureaucratie !
Je suis lessivée nerveusement ce soir et bien que les iraniens de la douane, comme d’habitude méfiants envers leurs congénères, m’aient dit que dormir dans Bandar Abbas n’était pas recommandé et qu’on devrait aller à l’hôtel, je sais que ça va aller et qu’il faut juste qu’on évite les coins glauques. On en passe quelques-uns puis un gros hôtel se présente en contre-allée de l’avenue principale. Je décide d’aller demander si on peut dormir dans leur parking qui est gardé comme tous les parkings d’hôtel en Iran. On obtient rapidement un oui et on passe un début de nuit super tranquille, au calme, loin du bruit de la route. Hélas, il fait 38° et on se réveille trempés et suffocants, sous les attaques vrombissantes et douloureuses des moustiques baloutches. C’est rageant car la nuit est si calme qu’on aurait bien récupéré de notre fatigue de la frontière.
Lendemain matin, galère classique pour trouver la bonne route et arriver à s’extraire de la ville. Ca me prend généralement une heure à chaque fois, aidée par la boussole principalement. Les gens ne parlent pas assez l’anglais pour que je demande ma route, l’expérience m’a montré qu’il est plus efficace que j’utilise la boussole.
Enfin, aux anges, légère et soulagée, me voici à nouveau sur la route, les montagnes sauvages comme fond d’écran et mes amis les routiers iraniens dans leurs vieux Macks noblement rouillés comme compagnons de route…Sentiment de liberté incomparable !
Huda Hafiz !
5 commentaires -
Par jumatolie le 2 Juin 2013 à 16:47
C'était encore début mai...
Notre dernier jour à Dubai !
Nous sommes retournés voir les fontaines au pied du Burj Khalifa, la plus haute tour du monde (et la plus belle). Nous en avons profité pour faire un tour dans l’énorme centre commercial de luxe qui jouxte la tour pour s’amuser et se scandaliser en même temps de tout ce luxe inouï.
Ca nous a fait mal au cœur de quitter cette ville, les plages, la mer et les amis…Mais une longue route nous attend encore, il est nécessaire qu’un jour ou l’autre on se mette à rouler et, de toute façon, rouler, c’est la liberté alors on a quand même hâte…
Ci-dessous les fontaines du Burj...J'ai 2 vidéos féériques auxquelles vous n'échapperez pas car les fontaines s'animent en fonction de la musique qui passe et c'est un ballet qui dure 5 mn mais qui vaut assurément le coup d'être vu ! (mais là je n'arrive pas à avoir assez de bande passante (les pros me comprendront :-))) pour les charger...)
Voici donc, exceptionnellement, les quelques vidéos sur ces derniers moments…
Dernière virée au Burj Khalifah :
Spectacle fontaine (musique lente) : à venir...
Spectacle fontaine (musique rapide) : à venir...
Adieux de Thomas et Julie :
Bonus pour le fun :
Et cette fois, c'est parti ! on y va !!!! :
4 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique